Naissance Aby-Gael

Zabou



[ C'est donc ça les contractions?? trop fastoche!!..]

Ils étaient donc une nouvelle fois de retour.
Le bon air breton, la brune ne se lassait pas de le respirer depuis le milieu de la nuit, alors qu'ils avaient passé la frontière bretonne.
Elle avait été réveillée durant son sommeil par une sensation étrange et les paupières encore fermées, sa main avait rejoint son ventre rebondi.

Un geste qui lui était devenu automatique, machinal, elle caressait en effet depuis de longs mois cette protubérance que certains plaisantins comparaient à la pointe bretonne. Il est vrai qu'elle ne voyait plus la pointe de ses chausses depuis un moment, mais sa condition de femme enceinte lui plaisait, depuis que Calli surtout avait réussi à faire taire ses nausées.

les yeux fermés donc, le sommeil encore en elle, elle était allée saluer son enfant qui semblait se satisfaire tout autant qu'elle de la situation.

Front plissé, cette fois, quelque chose d'anormal se passait. En lieu et place de cette rondeur qu'elle imaginait être la tête du bébé, ou encore, ses fesses, elle ne sentit qu'un ventre rond certes mais dur surtout.

Respirant doucement, la sensation finit par s'évanouir.
Ils arrivaient et elle avait fort à faire.

Tout d'abord, faire le ménage de fond en comble à Bliche.
Il était inconcevable d'accueillir un petit être dans une maison dont la poussière semblait avoir tout recouvert.

Tout y passa, Zabou était animée d'une force et d'une énergie qu'elle n'avait plus connues depuis de longues semaines. Une fois la maison rutilante, elle poussa ses pas jusqu'à la taverne, pour se rendre compte que leur gendre avait fait un excellent boulot durant leur absence.

Elle sourit en poussant la porte. Oban l'avait devancée et se trouvait le nez plongé dans les affaires courantes. Un court instant , elle put partager avec lui ses impressions... Elle pensait à des crampes, lui que le bébé ne tarderait pas... L'avenir le leur dirait. Plus rapidement même que ce à quoi elle s'était préparée...

[Quelques tournées partagées plus tard...Fyndecano, Oban, Valmyre, Lemerco et la parturiante]

La sensation de la nuit s'était renouvelée tout au long de la journée, de manière de plus en plus régulière, prenant de l'intensité.
Pour finir, alors qu'elle s'approchait de Lemerco dans le but non avouable de l'etrangler, elle avait perçu comme un craquement, rapidement suivi d'une sensation doucereuse entre ses jambes.
Posant un regard désemparé sur son mari, elle prit à peine conscience d'inonder les pieds de l'Ours.

Zabou: oups....
Oban: il arriiiiiiiiiiiiiiive!!!
Valmyre: ZABBBBBBBBB ACCOUUUUCHEEEEEE
Zabou: Pas la peine de gueulerrrrrrrrrrrrrrrrrrr!!!
Fyn: Ob....les pompiers!! le docteur!!
Lem: Mouahahha! j'vais aller au bordel fêter l'accouchement.

La première frayeur passée, elle se rendit compte en voyant Valmyre et Fyn s'empresser de démunir les chambres de leurs draps qu'ils avaient l'intention de la faire accoucher là, dans cette auberge, dont les portes s'ouvraient une nouvelle fois sur un client potentiel.

Zabou:Oban!! la beruette!!! amène la beruette!! j'veux accoucher chez moa!!!
Lemerco: mouhahaha! Oban lui file pas ta main, elle va te la broyer.
Oban: oui oui! la beruette, où est ce que j'l'ai garée?!
Fyn: j'fais chauffer de l'eau Val!!
Val: un linge! file lui un linge à serrer!!

Arrachant plus qu'elle ne prit les draps qui lui étaient tendus pour etablir un semblant d'intimité, elle les bourra dans la brouette qu'Oban venait de faire entrer, s'en faisant un matelas improvisé.

Zabou: Fonce Oban!! fonce!!! j'vais avoir le bébéééééééééééééé!!

Les mains soudées aux bords de la brouette, son mari derrière courant comme il le pouvait, l'équipage etrange traversa donc ainsi les rues de Fougères sous les regards amusés des villageois.



Aby-gael



[Dans le noir chaleureux du ventre de sa mère]

Aby commençait à se sentir à l'étroit, désormais chacun de ses gestes était rendu quasiment impossible par l'étroitesse du nid d'amour qui l'avait accueilli.
Seul son petit pouce, parvenait encore par moment à rejoindre sa bouche.

Ces derniers temps, elle avait eu la chance de se faire bercer plusieurs jours d'affilée, mais à présent, c'était à elle de se dégourdir les jambes!

Bon alors, où est ce qu'elle est la sortie? Je le sens bien par là...

Et le bout de chou de se retourner...

Brrrrr mais où est mon petit bain? qui a vidé l'eau!???



Oban



Il faut dire qu’il avait été pris un peu au dépourvu, bien que sachant que cet événement était proche, il aurait aimé profiter d’un peu de repos… Puis son gendre l’attendait…

Elle avait criée......... il arriiiiiiiiiiive !!!

J’avais beau regardé par la fenêtre et ouvrir la porte, non non, Kenny n’arrivait pas

Un petit monde s’agitait autour d’elle, allantvers elle, afin de la calmer, je senti une douce chaleur sous la plante de mes pieds accompagné d’un floc, floc …

Je regardais Lem, après avoir gerber sur mes pieds en taverne à Gwened , voila maintenant qu’il pissait dessus…

Heu…, ce n’est pas parce que tu es Kastellan que tu dois….



Zab, en effet, venait de perdre les eaux en faisant le tour du proprio et l’état de sa houppelande le confirmait bien …



Paquetage de draps dans l’engin, la Dondon par-dessus, nous traversions le village au moins à deux lieues à l’heure évitant obstacles et passants du mieux que je pouvais

Zabou



Bliche en vue, il était temps! Le voyage n'avait pas été de tout repos, et la jeune femme sentait les chahuts de la route la mettre à mal.

En chemin ils croisèrent Maelfea et son rouzépoux. Pas besoin de leur faire de dessin, de longues explications, le tableau avait suffi à les informer de la situation. Mael tenant de Lastree et de ses diverses experiences une certaine connaissance des accouchements, elle s'était bien evidemment proposée de venir seconder son père.

Elle esperait secrétement que son gendre ramenerait de quoi l'endormir durant la suite des opérations. Toutefois, savoir que leur fille serait à leurs cotés rassurait la jeune femme.

Oban, faudra penser à nourrir les moutons, j'ai pas eu l'temps de le faire ce matin. Pis faut prévenir Moman, pis arroser le potager...ouhhhhhh ouhhh!! ça chatouille!! t'as ramené du pain?



Kenshiro



Le rouquin, fort bien accompagné, doigts enlacés à ceux de son épouse, était en route pour la demeure de ses beaux parents. Les jeunes mariés avaient pour mission de préparer la maison isolée à la réception imminente de sa belle sœur, oui, il était certain que ce serait une p'tiote fille, il l'avait même parié.

C'était la première fois que "l'ancien' se rendait à Bliche. Il s'imaginait une grande demeure, une demeure de riche vu le pécule amassé par sa belmôman. Même s'il faisait nuit, il pouvait distingué la sobriété environnante et c'est sans appréhension qu'il y entra en compagnie de sa si charmante épouse.

Il n'y avait pas de coffres et encore moins de cadenas dans la bâtisse, il en fût très étonné mais ils n'avaient pas vraiment le temps de faire le tour du propriétaire. Faire chauffer de l'eau, allumer les bougies et les lanternes, dénouer les nœuds aux cordes... Le rouquin ne résista pas à dénouer le nœud du lacet de la houpette blanche de sa complice de toujours...

Dernières petites retouches, ils étaient prêts pour accueillir les futurs parents.



Zabou



Les minutes succédaient aux minutes, les heures aux heures, l'éternité à l'éternité...

Descendue de son carosse de fortune avec toute la délicatesse dont elle pouvait encore faire preuve, aidée par son mari, elle était entrée dans leur petite chaumière.

Caro_line partie quelques temps avec les filles, elle songea un instant qu'il serait épargné aux yeux des petites ce spectacle affligeant. Mais il n'en fut pas de même pour Mael et Kenshi qui les avaient en effet précédés et les attendaient sur le seuil de la maison.

Les contractions devenaient de plus en plus fortes, la " dondon" sentait sa bonne humeur la quitter aussi vite que le beurre salé ne fondait sous les rayons ardents du soleil breton.

-Bon, j'y connais pas grand chose, certes! Mais j'ai pourtant perdu les eaux, des crampes horribles dans le ventre qui r'viennent à tout bout d'champs, et ce bébé reste dans son nid?! Oban faut faire quelque chose!!

-Oui, ça defie toutes les lois de l'apesanteur!

-Tu penses vraiment que c'est l'moment de faire des expériences?

Et elle repartait courbée en deux, traversant de part en part la maison, se cramponnant tantôt aux meubles, tantôt au bras de son époux qui cachait une grimace dans une barbe qu'il n'avait pas eu le temps de raser à leur retour de voyage...Esquissant un sourire qui se voulait rassurant à Mael qui elle même serrait les dents, en proie à des troubles digestifs... Remerciant muettement son gendre pour sa présence aux cotés de celle-ci et veillant sur elle alors qu'il aurait été de son rôle à elle que de veiller à soulager ses douleurs.

Au terme d'une nouvelle contractions, elle sentait cependant ses forces faiblir. Un regard à l'escalier qui la mènerait à leur chambre, elle se dit que si elle ne voulait pas mettre son chérubin au monde sur la table de la maison, il lui faudrait rapidement songer à gagner son lit cette fois.

Un regard à son époux que celui-ci sut interprêter dans la seconde, et elle gravissait une à une les marches de l'escalier aidée de celui-ci.



Aby-Gael



Qu'il avait fait bon de mûrir au creux de ces entrailles, cajolée par les mots doux de sa maman, et caressée par les bisous et les gestes tendres de son papa.
Mais à présent elle sentait qu'il était temps pour elle de quitter ce nid douillet... d'ailleurs de drôles d'à-coups l'encourageaient à se laisser glisser vers le bas toujours plus bas... mais qu'y avait-il donc au bout de ce tunnel?

Mais que c'est étroit par ici c'est bien moins confortable...et ça me balance à droite à gauche , à droite à gauche...

hé ho!! je peux avoir un peu de calme moi!! déjà que c'est pas facile!!



Oban



Il avait saisi son regard…

Es tu sure de vouloir monter à l’étage ?, ce n’est peut être pas prudent !

On peut installer un peu de paille propre dans la grange ou dans la maison si tu veux … !

Ses yeux tellement insistant de grâce qu’il avait de lui-même pas insisté et l’aidait à monter ne sachant trop comment s’y prendre pour lui être agréable, main sous le bras à coté d’elle, devant, la tirant vers le haut, derrière, la poussant aux fesses…

Arrivé sur le palier, il lui avait proposé la chambre d’amis, inoccupée, choix qui n’avait pas l’air non plus de la satisfaire.

Ra vezo evel_se !
Ar pezh azlee_bezañ a vo !
Ha bez evez !

Placé derrière elle, il l’aidait à se préparer pour s’aliter…

Maelfea



Depuis le temps que tout le monde s'inquiétait à voir décupler le fameux bidon de la dondon comme elle aimait à s'appeler ses derniers temps, elle acceuillit avec soulagement la nouvelle. Sa place était auprès d'eux, elle n'aurait pu rentrer à attendre la nouvelle, ils en seraient depuis le temps qu'ils l'attendaient.

L'odeur de propre acceuillante se fit remarquer à leur entrée dans la demeure, honteusement elle se rappela qu'elle n'était même pas passé aider sa mère à faire un brin de ménage. Ca n'était pas le moment de s'en vouloir son rouquin avait déjà à coeur les préparatifs.

En avant toute pour la cuisine, il était allé chercher l'eau pendant qu'elle allumait une flambée. Ce fut ensuite le tour des noeuds, la tradition voulait que tous les noeuds de la maisonnée soient dénoués pour protéger le bébé de naitre avec le cordon autour du cou. Surpris lorsqu'elle lui en avait parlé, il avait décidé d'appliquer la chose à la lettre, juste au cas où...
De pièces en pièces à l'affut du moindre noeud ils menaient à bien leur mission, jusqu'à ce que le rouquin décrète que même le noeud du bustier de la " houpette" était potentiellement un danger pour sa bellemôman.
Désireuse de ne point le contrarier, par sollicitude pour le calvaire qu'il allait une nouvelle fois vivre en prêtant sa main elle n'émit aucune objection.

Ils en avaient mis un temps! Enfin parmis eux, sa mère intarissable en paroles plus ou moins de circonstance faisait la girouette d'un bout à l'autre de la pièce. Marcher aidait le processus ils la laissaient donc déambuler jusqu'à ce qu'elle décide de monter.

- P'pa tu veux de l'aide pour monter?

Comprenant qu'ils risquaient de compromettre l'ascencion au sommet à plusieurs elle se résigna de mauvaise grâce à attendre en bas. L'enervement s'était emparé d'elle l'impuissance la rongeait il fallait attendre. Malgre les tentatives de son rouquin de la maintenir en place entre ses bras, elle se faufilait et avait prit le relais de sa mère à faire les cent pas.

Du bas de l'esaclier :

- P'pa? Tout va bien? Tu as besoin de quelque chose? J'nentend plus m'man tu veux que je monte?

C'était curieux, voir même inquiétant de ne pas entendre le flot intarissable de ses paroles jusqu'à ce que .......... ha!!!! Une contraction lui avait sans doute coupé la chique, ca avait l'air d'aller, la mélodie de sa voix venait de briser le silence.



Oban





Oui Mael…, je crois que l’on va avoir besoin de toi !

Terminant de lui ôter sa houppelande qui même délacer au maximum la serrait encore’ il l’aida à s’allonger sur leurs couche, la calant du mieux qu’il pouvait d’oreillers et du traversin afin qu’elle se sente au mieux et pris dans la grande armoire une paire de draps en coton soyeux afin que sa belle et cet enfant qu’elle allait mettre au monde se passe dans la douceur.

Il en était finit de la plaisanterie, ses contractions étaient de plus en plus fréquentes et le bébé allait arriver.

Monte un peu d’eau tiède en même temps, je prépare des linges … !

Pencher vers elle, il lui donna un baiser sur le front et lui prenant la main il ajouta

Tout va bien se passer mon ange, Mael arrive…, et je reste près de toi !







Zabou



Cela faisait maintenant quelques mois qu'ils se chamaillaient à savoir de quel côté placer le lit de leur enfant. C'en était devenu un jeu, à savoir lequel trouverait le meilleur argument pour que ce soit l'autre qui ait à se lever la nuit afin de calmer un pleur, changer un lange.

Toutefois, alors que cette fois semblait être la bonne, tandis qu'ils franchissaient tous les deux le seuil de cette chambre, elle savait que plus jamais les choses ne seraient les mêmes. Dire qu'elle avait hâte de voir enfin le visage de son enfant, d'y chercher quelques ressemblances avec son père, de sentir la douceur de sa peau contre la sienne, son odeur, de percevoir enfin le son de sa voix, eut été encore bien en deça de la réalité.

Lui tardait de pouvoir goûter au bonheur de serrer ses enfants et son mari, tous ensemble dans ses grands bras de bretonne. Mais pour le moment, elle était loin d'en être encore là... Restait même le plus difficile à faire....

Aidée par son époux, pour ne pas dire épaulée, dans tous les sens que pourrait avoir le terme, elle s'allongea sur leur couche. Ce qu'elle avait pris pour des contractions jusqu'alors lui semblait être pour l'heure une bonne partie de rigolade, comparativement à ses spasmes qui ne finissaient plus de la déchirer, ne lui laissant que quelques instants de répit avant de devoir affronter la vague suivante.





Sentant la contraction suivante arriver, elle regarda son époux, et lui sourit, un peu crispée.

Si tu penses me faire avaler ne serait ce qu'une seule tisane de plus, je te promets de faire tout mon possible pour que cet enfant prononce maman avant papa!!

Serrant les draps entre ses doigts, elle parvint à poursuivre:

Oui à moins que tu ne tiennes vraiment à aller à la pêche, je crois qu'il arrive...



Oban





Il la regardait et grimaçait à chaque trait qui apparaissait sur son visage, un peu comme si lui-même en ressentait les douleurs
Sourire
Il sortit de son sac un sachet de plantes sèches.

Bien écoute il prononcera maman en premier, mais en attendant tu vas prendre tout de même cette décoction de feuilles de framboisiers !

Se penchant à nouveau vers elle, il essuya d’un linge propre les premières gouttes qui commençaient à perler sur son front…afficha un nouveau sourire



Non, je reste près de toi !

Saisit sa main qu’il embrassa tendrement

Kenshiro



Incrédule devant la marche désorientée de sa belle mère, le rouquin n'avait fait qu'observer, prenant soin de bien noter tout ce qui se passait dans un petit coin de sa tête, ça pourrait lui servir un jour ou l'autre...

"Tout va bien se passer mon ange, Mael arrive…"

Le regard amusé, malgré la situation, des jeunes mariés se croisa. Il aurait bien évoqué quelques paris mais il attendrait la fin de l'événement pour réclamer son dût.
Posté en bas de l'escalier, il laissa passer son épouse qui remontait la bassine d'eau fraichement chauffée. A l'affût, le rouquin attendait qu'on fasse appelle à lui. Il avait promis d'être là.

"vraiment à aller à la pêche"

Ah ! Bôpapa s'était enfin décidé à faire cette petite partie de pêche. Le gendre idéal, ou presque, monta les marches de l'escalier quatre à quatre, plein d'espoir, il s'imaginait déjà attraper des poissons aussi gros que sa belle mère...

"Non, je reste près de toi !"

Cette phrase fit s'envoler tous les espoirs de gloire dont il rêvait et elle vint lui chatouiller les oreilles alors qu'il allait passer le pas de la porte. Mais la déception disparut alors que le spectacle de la chambrée s'offrait à lui. Regard déposé sur sa jolie brune, il admirait son aisance et son entrain tout en se demandant si elle allait pouvoir faire de même le jour où ce sera elle sur le point d'accoucher.

Naturellement, "l'ancien" se para d'un large sourire devant son épouse, et une promesse étant une promesse, il se posta aux côtés de sa belmôman. Il ne lui offrit pourtant pas sa main, il les noua sans qu'on le lui demande, s'attendant à subir l'étreinte non contrôlée d'une mère mettant au monde...



Zabou



Son calme devait être contagieux, elle ne voyait pas d'autres explications.

Lui cédant sa main avec plaisir, elle le regarda y poser un baiser d'une grande tendresse, éponger son front avec délicatesse. Le répit était doux.

Elle prit le bol qu'il lui tendait, Confiance quand tu nous tiens.... Elle ne savait pas trop l'effet que le framboisier pourrait avoir sur elle, mais avec un peu de chance, et même s'il ne lui permettait pas de s'évanouir, ça appaiserait un peu ses douleurs.

Retombant dans ses oreillers, elle apperçut Mael qui ramenait l'eau demandée par son père, vite suivie de leur gendre. Elle leur sourit à tous les deux, consciente de ne pas malgré tout leur offrir un visage autre que démonté par la souffrance.

Elle eut le temps de voir Kenshiro s'asseoir à son chevet tandis que Mael organisait le théatre des opérations, d'un pas assuré, le visage serieux mais serin.

Elle eut le temps de le voir nouer ses mains...

Pas d'noeud Nynyyyyyyyyyiiiiiiiiiiiiiiii!!!

La panique revenait en même temps qu'une contraction de magnitude 10 sur l'echelle de sa tolérance à la douleur qui ne comportait que 5 degrés jusqu'à ce jour.

Courbée en deux, elle se saisit des mimines masculines, tentant peut être vainement de faire remonter ce dechirement qui venait de ses entrailles pour l'exterioriser via le bout de ses doigts....Assurément ses deux là regrettraient rapidement le calme et la sérénité d'une partie de pêche d'ici peu.

Retombant sur son oreiller, elle souffla tel un âne.

Fuuuuuuuuuuuuuu!! ça va durer encore longtemps? j'en peux pu...
Oban? Les prochains, on les adopte!! tu m'ent... hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii....

Mais déjà la contraction suivant pointait le bout de son nez alors que l'enfant qu'elle portait en elle gardait le sien au chaud...



Gaya



Les bras chargés de bonnes choses piquées aux nonnes du couvent de Ste Tatie Danielle,Gaya cheminait gaiement sur la route menant à la Bliche.
Quelques fleurs cueillies sur la route et la voilà présente devant la porte qu'elle s'empressa d'ouvrir sans frapper comme à chaque fois.

-Demat mes loulous c'est Ma Goz!!!!!

Entrée bruyante mais seulement les petites pour l'accueillir.
Elle alla les embrasser tendrement et leur offrit quelques petites douceurs avant de leur demander

-Alors sont où vos par.....Et là un cri effrayant parvenant du premier

-Pas d'noeud Nynyyyyyyyyyiiiiiiiiiiiiiiii!!!


-Oh boudiou mais c'est quoi ce cri???

Montant les escaliers quatre à quatre,elle ouvrit la porte de la chambre parentale à toute volée et resta coite devant le spectacle d'une Zabou grimançante et en nage,tenant..non écrasant les doigts d'Oban et de Kenshiro dont la douleur muette se lisait au fond des yeux

-Tiens,remarqua-t-elle ,même pas un cri de leur part sont très stoiques,à leur place j'aurais hurlé comme un goret....

Mais pas le temps de les féliciter pour leur courage.Elle aperçut Mael ,présente aussi mais dominant la situation par un calme impressionnant.

-Heu bon alors si je ne m'abuse là ma Zab,tu vas nous pondre le petit c'est ça?

Et Zab de cracher une réponse incompréhensible suivi d'une plainte à vous foutre une peur bleue

-Arrête donc de gémir ,je comprends rien à ce que tu dis!!!
Et non!!!Lâche pas la main d'Oban pour me coller ton bol à la figure!!!
Bon je vois que vous maitrisez super bien la situation là.
Vous voulez que je m'occupe des petites?
Non parce que moi ,le sang les cris et les larmes ça m'angoisse...Pis bon c'est la robe neuve que Réco a pas fini de payer vu qu'il est pas au courant que je l'ai acheté....
Alors sinon?Tout a bien été pendant mon absence?
Je vous ai pas trop manqué?



Zabou



Du bruit en bas! Quelqu'un était entré à coup sur! Elle pensa à Caro qui était peut être rentrée de son séjour au couvent avec les petites. Il fallait que ce soit elle! pitié pas le percepteur!

Manquerait plus que ce soit des cambrioleurs!

Elle regarda muette son mari, cherchant à puiser dans son regard cette reassurance dont il la berçait depuis toujours.

Visiblement elle n'était pas victime d'hallucinations auditives, en effet tous les regards s'étaient tournés vers la porte quand celle ci fut ouverte à la volée pour laisser apparaître une Gaya en grande forme, prête à estourbir l'intrus qu'elle avait certainement cru entendre d'en bas à son arrivée.



Non tu vois bien qu'on fait une belotte...

Ô maman!! c'est toi!! j'ai ma...........

Oui!... non! ...Oui oui...Les p'tites sont rentrées? très bien....oui...Ah bon? jolie couleur en effet! Aïïe ouille! oui énormément!!

Aristote où es-tu? pourquoi? qu'est ce que j'ai fait???
Serrant les dents et gonfflant les joues, elle reporta son attention sur les mains qu'elle broya consciencieusement....

ça fait maaaaaaaaaaaaaaal!! Môman!! au secours!! Oban!! pitié!! fais le sortir!!

Gaya



Une belote,une belote...Elle la prenait pour une sotte ma parole.Il n'y avait pas de cartes sur le lit....



Les p'tites sont rentrées?

Regard quelque peu troublé...

-Heu c'était pas les filles alors?Mais à qui j'ai dit bonjour?Et surtout à qui j'ai refilé les gâteries????
Mais bon là c'est pas le moment pour se poser ce genre de questions je crois...

très bien....oui...Ah bon? jolie couleur en effet! Aïïe ouille! oui énormément!!

-Ah tu la trouve belle aussi ma nouvelle robe!!Si tu savais ce que ça va couter à ton père...J'ose même pas lui en parler...Bon heureusement il ne lève pas les yeux de ses comptes,donc il ne la remarquera pas et j'aurais le loisir de trouver une solution pour faire passer la note.

ça fait maaaaaaaaaaaaaaal!! Môman!! au secours!! Oban!! pitié!! fais le sortir!!

-Mon petit chaton arrête donc de m'interrompre tout le temps mordiou!!!Oban aide la donc ,tu vois bien qu'elle est pas à son aise la pauvre!!

Prenant place d'autorité à côté d'elle,elle faillit lui prendre la main mais se ravisa aussitôt.Les doigts d'Oban viraient au blanc maladif et ses yeux retenaient des larmes de douleur si on en jugeait par ses grimaces plus qu'explicites

-Bon ma chérie,je crois que le moment est venu,tu cries de plus en plus souvent ,je suppose que ça va de pair avec les contractions...Rappelle moi de brûler le manuel avant que Récoltant se penche dessus.Je crois pas que je sois faite pour ce genre de douleurs...
Allez on y va!!!
Tu veux un petit truc avant qu'on se lance?Comment?Tu veux que..que je la ferme?
Je te déconcentre??

Air outrée de Ma Goz qui tentait juste de lui changer les idées.

-Bon ben je laisse faire les pros alors mais je ne quitte pas ton chevet mon bébé!!!!



Nanou



Nanou la blondinette qui avait courru sans relache depuis l'endroit ou se trouvait Gaya et son livre des secrets, courrut sans s'arreter, d'ailleurs elle avait trouvé bizarre le chemin parcouru, il lui avait paru plus long que d'habitude, elle ne prit pas le temps de taper à la porte, la poussa , entra en trombe se cogna de gauche à droite, chopa la rambarde de l'escalier, monta à l'étage en évitant de se ramasser à chaque marche et pestant contre cet escalier!

Elle eut pas à chercher longtemps la chambre, vu tous les bruits et remue menage qu'elle entendait, elle prit son élan et poussa la porte un grand coup et s'étala au milieu de la pièce !

OH !!! M......... "hips"

Elle se releva comme elle put et regarda vers Zab et tous les autres !

Ben !! "hips" elle "hips" nous fait "hips quoi "hips la gamine ?

Un "hips " pet'iot "hips" vous etes "hips" sur "hips" c'est pas de "hips" l'aerophagie "hips" ?

Pète "hips" un coup "hips" zab "hips ça va "hips" allez mieux "hips "

Nanou titubante se dirigea vers le lit ou Zab gemissait !

Bon allez fait "hips" fait voir "hips" , écarte "hips" les jambes "hips"!!!

Non de diou !!!!!!!!!!!!!!! "hips" c'est "hips" un bébé "hips"!!!!!!!!!!!!!!!

Et la petite blondinette tourna de l'oeil !!



Oban



Il grimaçait sans trop le montrer, mais Grand Ma avait raison il sentait à peine sa main…



Voila la platiné au sol…
Soupire
Comme si on avait besoin de cela !
Essai de bouger et se retrouve bloquer par Zab qui le maintenait

Kenny !
Tu ne veux pas t’occuper de Nanou, tu la descends et l’installes en bas sur une chaise, tu trouveras sur une petite étagère, au dessus de la pierre à eaux,une petite fiole de vinaigre et d’aux concentrés …
Passe-lui sous le nez, ça va la réveiller…
Si ça marche pas tu lui pinces le bout de sein…mais assez fort hein, hésite pas, juste pour voir si elle réagie …
Pas pour t’amuser !



Zabou



Tous ses rêves de jeune fille innocente s'envolaient, les uns après les autres, quelques plumes soyeuses et blanches sur le dos. Elle les voyait virevolter au dessus d'elle formant un grand tunnel d'une blancheur immaculée, pour se dissiper en un brouillard ouateux qui s'échappait par la fenêtre entrouverte.

Adieu mon petit rêve... adieu... je t'ai aimé, je t'ai chéri tendrement pendant des années...

La réalité était tout autre.

Alors qu'elle avait rêvé d'un accouchement qu'elle aurait à peine senti, qu'elle aurait vécu comme un l'avénement heureux d'une grossesse aisée, elle souffrait le martyre à chaque minute, son ventre n'étant plus que le l'épicentre d'un bombardement.

Alors qu'elle se rêvait belle et souriante durant cet évenement, elle se devinait suante, les cheveux collés au front, les yeux cernés et un rictus lui crispant les lèvres dans une grimace épouvantable.

Alors qu'elle rêvait d'un accouchement dans un cadre idyllique, où le calme et la joie se disputeraient le premier rôle, elle était dans sa chambre où on n'entendait que sa mère piailler comme jamais il n'aurait été pensable que cela soit possible, que seule l'irruption d'une Nanou au hoquet et à l'haleine dignes des enfers sut interrompre une minute, la dite Nanou qui ne s'était pas gênée pour lui soulever le drap, venir zieuter sa foufoune et finir par tomber dans les pommes.

Adieu mon petit rêve, je t'aimais tant...

Alors qu'elle s'apprêtait à lâcher un tonitruant " z'allez la fermer oui?!", Oban reprit la suite des opérations en mains, priant leur gendre de les débarasser de la pochtronne de Fougères, lui soufflant même quelques astuces thérapeutiques fort adaptées.

Sa mère qui semblait reprendre son souffle et qui donc se taisait en cette seconde précieuse où le calme revenait, vint prendre place à la tête du lit, lieu finalement idéal car éloigné de son intimité, même si ça supposait que Zabou aurait les oreilles près de la source du radotage.

Elle posa donc sa tête sur la cuisse accueillante et tandis que Gaya rouvrait la bouche pour leur annoncer probablement la météo détaillée pour la quinzaine à venir, elle lui coupa la chique en rugissant d'une voix venue d'outre tombe:

Oban... ça pouuuuuuuuuuuuuuuusse!!

Elle sentit le poid du corps de son mari alors que celui-ci se mit assis au pied du lit, sensation réconfortante. Il souleva le drap tandis que leur fille dont le calme ne finissait plus de la surprendre, prenait place près de lui, linge propre en mains, prête à le seconder.

Sa main vint cueillir celle de sa mère, et crispée, elle repondit à cette volonté que son corps exprimait et se mit à pousser, broyant la menotte maternelle.

La plus jolie paire de plumes fit alors son grand retour au dessus de ce lit, rêve volant lentement au dessus de leur tête. Il se tourna et lui fit un clin d'oeil, il avait le sourire d'un nouveau né...



Gaya



Nanou savait décidément soigner ses entrées.Une cacophonie aussi brève que subite s'en suivit.
Oban demandait à ce qu'on la descende et qu'on la torture en prime,Zabou avait une fureur énorme dans ses petits yeux tous cernés et Mael semblait perdre un peu de cette assurance qu'elle maintenait depuis le début.

Kenshiro ayant amenée Nanou en bas ,chacun pût reprendre ses esprits .
Gaya souffrait pour sa fille,enfin elle souffrait vraiment à cause de sa fille en fait.

Zabou ,dans sa recherche de réconfort ,avait décidé d'investir la cuisse de sa môman.Seulement sa tête écrasait le mauvais morceau du garret de Gaya et celle ci n'osait rien dire.....

Puis ce fût la main que Zabou saisit à toute force et là les larmes montèrent aux yeux de Ma Goz en même temps qu'un hululement digne de la plus belle chouette de la forêt mais en un peu plus fort quand même....
Et enfin la cerise sur le gâteau

Oban... ça pouuuuuuuuuuuuuuuusse!! -

Et là son oreille perdit définitivement son droit à entendre tout et n'importe quoi.
Du coup,Gaya ressentait moins le besoin de papoter....

Oban était en position pour aider la parturiente ,secondée en cela par une Mael maitrisant totalement la situation .C'était bien les deux seuls à rester maitres d'eux mêmes et déjà Zabou avait un air béat malgré la douleur qui la tenaillait.
Ainsi c'était donc ça le bonheur d'être mère?
Souffrir mille morts et en sourire bêtement?
Fallait vraiment qu'elle brûle ce fichu manuel!!!Récoltant ne la toucherait jamais ah ça non!!!Hors de question!!!

Aby-Gael



Ho hisse Ho hisse L'est bien étroit ce tunnel!

Totalement compressée, la petite Aby, entraînée par de violentes secousses glissait peu à peu dans le col de l'utérus qui n'en finissait pas de s'ouvrir, et soudain la délivrance?
Rhoo non!! un froid de canard vint la surprendre alors que beaucoup de bruit se faisait entendre autour d'elle.

Mais où suis-je? Qu'est-ce qui m'arrive???
J'ai peur, je ne reconnais plus rien... et j'étouffe !!!

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn



Oban



Placé au pied du lit, face à sa belle, le drap légèrement remonté sur les cuisses écartées, il considérait l’avancement du travail, l’utérus était totalement dilaté, cela faisait maintenant près de neuf heures que les contractions avaient commencées, il était grand temps qu’il sorte…


Pot de saindoux dans une main, une bonne louchée dans l’autre il en recouvrait les parois de l’étroit passage afin de faciliter au mieux la sortie du bébé.



Pousse mon cœur, pousse, j’aperçois sa tête…

Le bébé ne se présentait pas trop mal, une petite boule ronde garnie de cheveux bruns commençait à faire son apparition
La tête est sortie, encore un effort, c’est presque terminé…

Tenant la tête du bébé dans une main, je dégageai le cordon qui se trouvait autour de son cou de l’autre
Puis la tenant dans les mains, lui faisait faire une légère rotation, afin d’en dégager les épaules de l’ouverture maternelle…

Pousse ma belle, pousse encore, il est là !

Les épaules sorties, je plaçais mes mains de chaque cotés et dans un dernier effort de Zab, hissais l’enfant à la vie terrestre…



Sourire et émotions, tout se mélange un peu…

La dépose sur le ventre de la belle toute en sueur et épuisée…

C’est une fille mon ange…!

Frissons qui me parcourent le corps…

Mael …, prépare la bassine d’eau tiède, s'il te plait… !

Saisissant une lame, sectionnais le cordon qui le reliait à la mère, tout en ayant pris soin de l’avoir ligaturé avec un fil de chanvre avant…





Gaya



Après cette longue et douloureuse bataille vint donc le moment de la délivrance.
Plus guère de mots,juste des yeux remplis d'une émotion immense.
L'enfant reposait maintenant sur le ventre de sa mère,image parfaite du bonheur maternel.
Zabou ,malgré son épuisement ,rayonnait de la même fierté qu'on trouvait sur le visage de son époux.

Mael préparait le premier bain de ce nouvel être si petit mais déjà si braillard....

Gaya suivait tout cela du bord du lit et pour une fois ,elle n'avait vraiment rien à ajouter sinon quelques sanglots de bonheur étouffés dans le drap qui entourait sa main meurtrie.
D'ailleurs pleurait-elle pour l'enfant ou pour ses doigts?
Nul ne le saurait jamais puisque pour l'occasion ,elle avait bien l'intention d'arrêter de se plaindre et de vouloir tirer la couverture à elle.

Embrassant tendrement le front de sa fille et celui de celle qui était à présent sa petite fille,elle leur murmura des mots d'amour,tout cet amour qu'elle ressentait pour ces deux êtres si chers à son coeur et alla prendre Oban dans ses bras pour le féliciter et glisser dans ses mains une petite chose qu'elle destinait à la petite:une médaille payée à prix d'or et cadeau des deux grands parents.

Elle attendit que Mael et Kenshiro finissent la préparation du bain afin qu'ils aient droit eux aussi au câlin étouffant d'une Ma Goz pas avare du tout en débordements d'affection.
Sans ajouter un mot ,elle se retira doucement ,sortit de la maison et se mit à courir comme une dératée vers la boulangerie


-On a une petite fille!!!Récoltant elle est née!!!Dépêche toi donc et lache moi tout de suite ces pains!!!Notre petite est maman et te voilà....euh ben en fait là t'es un vieux jeton ....Allez papy prends ta canne on va les veiller à présent...!!!!



Oban



Il se sentait fier, fier d’avoir une nouvelle fois une fille, pourtant il n’en menait pas large…
S’il avait été seul, il se serait abandonné à ces larmes de bonheur qui cherchaient absolument elles aussi à naitre…

L’étreinte de Grand Ma ne lui avait pas non plus facilité la tache, elle-même remplie de la même émotion en lui remettant ce petit médaillon…

Mael ayant préparé la bassine, il soulagea une nouvelle fois le ventre de la mère et y trempa le nouveau né, l’emballa dans un lange blanc, symbole de pureté, et la déposa aux creux des bras de sa mère.

Elle fait bien dans les six livres…

Après une ablution intime de sa belle et un linge passé sur le visage, il s’assit sur le bord du lit, auprès d’elles, leurs prit les mains à toutes deux, caressant de son pouce dans un accord parfait le dos de leurs mains et leurs déposa un baiser sur le front à chacune

La grande bouffée d’air prise par Aby-Gael avait eu raison d’elle, elle dormait paisiblement tout en faisant des mimiques de sa bouche, quand à sa belle, les traits tirés, elle semblait se détendre tout doucement

Comment te sens-tu ?



Zabou



Trois poussées! Pour finir, elle s'en était bien tirée. Sans doute la potion dont Oban l'avait ointe avait aidé le passage de leur enfant d'un monde à un autre.

Elle n'avait écouté que le son de sa voix, envoûtante comme jamais... Respirant entre chaque effort, elle avait senti son bébé se frayer un chemin vers la lumière.



Une fille....

Elle prit avec toutes les précautions du monde cette enfant qu'elle aimait déjà plus fort que sa vie, et scruta son visage grimaçant de la colère d'être arrivée dans ce monde froid et bruyant. Malgré la detresse de leur fille, elle ne put retenir un sourire, fatigué, bouleversé, émerveillé....

Une fille....

La protégeant de ses bras, elle n'arracha son regard de cette frimousse que pour capter celui de sa mère, de sa fille ainée et de son mari.

Glissant son petit doigt dans le creux de la main de leur enfant, elle reposait contre le giron maternel.

Comme elle est... belle!! ...Bonjour ma petite chérie....Bonjour mon petit coeur...

Bercée par les mots d'une grande tendresse que lui suçurrait sa mère, tout à son bonheur , elle ferma un instant les yeux, pendant qu'Oban donnait le premier bain à Aby.
Elle la sentit à peine se lever du lit, embrasser tout le monde et quitter la maison... Par contre elle l'entendit dévaler le chemin en braillant l'arrivée du nouveau né....

On aura p'tete pas besoin d'envoyer de faire-parts en fait...

Elle reprit son bébé d'amour contre elle et changeant d'oreiller humain, posa sa tête contre la cuisse maritale. Elle tendit une main à une Mael toute émue de son côté et d'un sourire, l'invita à partager avec eux ce bonheur infini.



Sa voix était rendue rauque par l'émotion quand plus certaine d'elle -même qu'elle ne l'avait jamais été depuis le jour de leur mariage, elle lui répondit:

Merveilleusement bien... mais j'ai faim!

Gaya



Aby Gael faisait partie de leur vie depuis quelques jours déjà.Des jours passés sur un nuage de bonheur et de tranquillité

Comme elle en avait pris l'habitude,Gaya alla jusqu'à la Bliche ,son panier rempli de provisions pour Zabou et de quelques plantes cueillies au coeur de la forêt et sur les bords du lac.Oban lui avait expliqué quelles plantes elle devait ramasser et comment les prélever.
Elle n'était pas très douée pour la cueillette mais Oban,dans sa grande bonté,faisait comme si ces plantes étaient les bonnes et lui adressait toujours de petits encouragements.

Entrant à pas de loup dans la maison,elle constata que Zabou se reposait sur une drôle de chaise basculante que son mari lui avait confectionné.
Le berceau était à portée de sa main et Aby dormait ,ses petits poings serrés , une moue sur le visage.

Tableau attendrissant dont Gaya n'arrivait pas à se lasser.
Elle avait toujours le coeur gonflé de bonheur à cette vue et n'avait qu'une hâte ,voir sa fille et sa petite fille ouvrir les yeux afin de profiter d'elles,de leurs voix ,de leurs sourires.

Mais bientôt se fûrent les pleurs d'Aby qui emplirent la maison .Zabou tendait déjà les bras vers l'enfant et aperçut sa mère.

-Demat ma fille chérie.Je passait juste te rapporter quelques petites choses et admirer notre princesse.
Comment te sens tu ce jour?
As tu besoin d'une quelconque aide?



Zabou



Les nains qu'ils avaient trouvés dans cette petite chaumière perdue dans la forêt faisaient tout de même un travail extraordinaire....

Sifflotant gaiement, ils étaient cette fois, non dans leur chambre en train de s'échanger leur bonnet pointu sous les jambons pendus au plafond....tiens mais quand avons nous rajouté des lits dans le cellier?, mais dans le potager apprenant avec patience à Azarelle et Nao l'art de manier la binette pour débarasser les salades des mauvaises herbes.

Les deux enfants, qu'ils avaient à la maison quelques jours, se chamaillaient l'outil peint de rouge quand l'un des nains... tiens, il a la même moustache que Josi c'ui là... pis son sourire..., quand l'un des nains, donc, vint prendre part à la bagarre pour réclamer sa petite houe.

Trois paires de mains, il n'en fallait pas plus pour que le manche rompe!

Azarelle, Nao et Josinain se mirent à brailler en même temps....


Ou ouinnnnnnnnnnnoOUUUUUUUUUINNNNNNNNNNNnnnnnnnnnnnn!

Il n'en fallut pas plus à la bergère pour se réveiller en sursaut... Petit hic, les pleurs eux ne s'arrêterent pas....

Prenant conscience qu'une seule petite poitrine se soulevait en rythme avec les pleurs et qu'il s'agissait de celle de sa fille, cette fois zabou se réveilla pleinement.

Ohhh ma pupuce!! Maman est là.....oh pis regarde qui est venue te rendre visite, c'est Ma Goz....

Soulevant sa fille de son berceau elle la prit dans ses bras, déposant tout en le humant, le duvet noir qui recouvrait son crâne. Elle ne se lasserait jamais de l'odeur suave de son enfant...

Elle se leva et alla embrasser sa mère avec un grand sourire de reconnaissance pour le panier chargé qu'elle portait encore à son bras.

Demat m'man!! oui ça va et toi? Tiens assieds toi et prend ta petite fille dans tes bras pendant que je nous fais chauffer de l'eau pour une tisane, je la nourrirai ensuite.



Gaya



-Demat m'man!! oui ça va et toi? Tiens assieds toi et prend ta petite fille dans tes bras pendant que je nous fais chauffer de l'eau pour une tisane, je la nourrirai ensuite

Perdue dans la contemplation de sa merveille de petite fille,Gaya n'entendait plus Zabou qui dût la secouer un peu pour lui faire lâcher des yeux le nourrisson.

Elle avait ce sourire niais qu'ont les gens remplis de bonheur,ce qui avait l'air de plaire à Aby qui la regardait d'un air très intéressé.

-Regarde moi cette fée !Elle ne me quitte pas des yeux.
Oh oui,je sais ,tu vas me dire qu'à cet âge là,les enfants ne voient pas encore grand chose mais tout de même...Elle n'est pas merveilleuse?Même pas de pleurs,juste des gazouillis.

N'avait-elle pas eu le temps de finir sa phrase,Q'aby Gael prit une grande inspiration et partit dans un hurlement digne des filles de la famille

-Euh ,bon alors là je crois que cette chose hurlante doit avoir faim!!Tiens ma fifille je te rends ta progéniture,elle va finir par me rendre sourde...

Lui tendant le paquet,elle alla s'installer confortablement et se mit à siroter sa tisane tandis que Zabou nourrissait le bébé

-Dis moi ma chérie,ton époux compte reprendre les soirées histoires et légendes?Je t'avoue que cela me manque un peu..............





Oban





Ravie de te l’entendre dire Ma Goz….

Il venait de pousser la porte d’entrée, arrivant de son atelier ou il s’exerçait sur la décoction, le séchage de plantes, en mélangeant certaines afin de créer huiles essentiels ou autres macérations pouvant aider, soit à la guérison, soit aux soulagements de maux divers…

Démat Ma Goz !
Lui colle une bonne bise sonore sur la joue

Il y a un conte que j’ai travaillé cet été, je pense que je vais pouvoir vous en charmer les oreilles…

Comment vas-tu ?
Tu as l’air en bonne forme ce matin… !

Quelles plantes m’as-tu apportée aujourd’hui.. ?

Il se dirigea vers son épouse, qui la poitrine à moitié dénudée abreuvait tranquillement une Aby gloutonne, tétant à grande lampées sonores, une main posé sur le sein le serrant légèrement comme si elle avait peur qu’il s’en aille…





Leger baisé discret à Zab, bise sur le front de la suceuse, il ne lui en fallait pas plus pour être ravi.

Comment va ce petit monde ?

Tu as pu dormir un peu ?

Remet en place une mèche récalcitrante sur la tête de sa belle

Vannat, enfin de retour à Fougères courut chez Zab et Oban voir leur petite merveille. Zabou l'avait prévenue par courrier de l'arrivée d'Aby-Gael et elle n'avait qu'une envie, faire sa connaissance

-coucouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!!!! Elle entra en courant, et oups, s'arrêta sur le pas de la chambre

-ho, pardon, désolée de faire irruption comme ça, mais j'avais trop envie de la voir !!!!! tu préfères que je repasse plus tard ??

ce disant, elle louchait en direction de la petite puce, trop impatiente, espérant qu'on la laisserait entrer malgré le moment